

Au Domaine Cappa, entre mer et montagne, agriculteurs, élus, institutionnels et professionnels du tourisme ont croisé leurs visions pour dessiner un nouveau modèle : celui d’un tourisme enraciné, durable et humain. Le colloque sur l’agritourisme organisé le 21 octobre dernier par l’Office Intercommunal de Tourisme du Pays d’Ajaccio (OIT) a marqué une étape clé dans cette transition.
Par Anne-Catherine Mendez
Quand la terre devient destination
Sous les oliviers d’Albitreccia, le Domaine Cappa a servi d’écrin à une rencontre où l’on parlait autant d’agriculture que de tourisme. Et pour cause : le Pays d’Ajaccio mise désormais sur l’agritourisme pour relier ces deux mondes. L’idée ? Offrir aux exploitants agricoles des opportunités de diversification tout en répondant à une demande croissante de visiteurs en quête d’authenticité. « L’agritourisme, ce n’est pas un simple effet de mode », explique Valérie Alibelli cheffe de pôle Communication, Partenariats et Développement à l’Office Intercommunal de Tourisme du Pays d’Ajaccio. C’est une manière de redonner du sens à la rencontre entre la terre et le voyageur, de replacer la production locale au cœur du développement économique. » Sur les quelques 300 agriculteurs du Pays Ajaccien, beaucoup cherchent à valoriser leurs savoir-faire sans renoncer à leur vocation première. « Nous ne cherchons pas à transformer les agriculteurs en hôteliers, mais leur offrir les moyens de créer une activité complémentaire qui leur ressemble », ajoute-t-elle. Cela peut-être un point de vente, une table à la ferme, une activité pédagogique, un atelier ou une visite d’exploitation.
Un colloque pour structurer la filière
Coorganisé par l’OIT et la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien (CAPA), le colloque « L’agritourisme en Pays d’Ajaccio, état des lieux et perspectives » a réuni une trentaine d’intervenants issus de la Chambre d’Agriculture, de l’ODARC, de l’ATC, de la DDT et des services de la CAPA. Le matin, une table ronde animée par le journaliste Roger Antech a permis de dresser un état des lieux concret : quels leviers mobiliser ? Quelles contraintes réglementaires lever ? Quelles synergies créer entre agriculture, aménagement du territoire et tourisme ? « Nous devons travailler ensemble, sans cloisonner les compétences », a souligné Cécile Bianchi, directrice – Direction de l’identité Rurale, Agricole et de l’Alimentation Durable de la CAPA. Même si pour Dominique Livrelli, président de l’ODARC, l’agritourisme n’était pas une évidence pour lui, il rappelle qu’aujourd’hui, « que le lien devient clair, et le meilleur ambassadeur pour un produit agricole que nous produisons, c’est le touriste. Nous sommes en train de tisser les liens d’une transversalité entre les différentes agences – ODARC, ATC, OIT – pour développer l’agritourisme sur chaque territoire. L’ODARC accompagne ce changement dans ce domaine qui reste néanmoins très encadré. » Pour Jean-Baptiste Arena, président de la Chambre Régionale d’Agriculture, « L’agritourisme, finalement c’est ce que nous ont transmis nos aïeux, avec cette notion d’hospitalité. Aujourd’hui, elle prend une dimension plus mercantile, mais il ne faut pas qu’elle disparaisse. La terre doit jouer un rôle prégnant dans ce projet qui doit être à la fois culturel et cultuel. Il ne faut surtout plus opposer agriculture et tourisme : ce sont deux jambes d’un même corps. Il y a tout à imaginer et à inventer dans chaque territoire. »
De la théorie à l’action : un accompagnement sur mesure
L’après-midi a pris des allures d’atelier participatif. Experts et entrepreneurs du tourisme rural ont partagé leurs expériences et outils concrets pour aider les exploitants à franchir le pas. La consultante Aurélie Coulon, fondatrice de CocoLodge, et Stéphane Fautrat, créateur du tiers-lieu Carrément Local, ont présenté leurs modèles économiques. « L’agritourisme, c’est à la fois une nécessité économique et un acte social : il reconnecte le monde agricole aux visiteurs », ont-ils rappelé. À l’issue du colloque, l’OIT a annoncé la mise en place, dès novembre, d’un programme d’accompagnement individualisé pour vingt agriculteurs. « Chacun bénéficiera d’un plan d’action personnalisé, financé à 100% par l’Office », a précisé Mélissa Bacquère, chargée de mission Tourisme Durable. Une manière concrète d’aider les exploitants à structurer leur offre, bâtir leur stratégie de communication et accéder aux dispositifs de soutien.
Le « slow tourism » comme fil conducteur
Ce colloque n’est pas un événement isolé : il s’inscrit dans une stratégie globale de « slow tourisme » portée par l’OIT. Depuis environ cinq ans, l’office expérimente des formats innovants qui privilégient le tourisme du temps long, la rencontre et la proximité. Les « Expériences Exclusives » traduisent concrètement cette philosophie. Pensées pour des petits comités, elles invitent à vivre le territoire autrement, au rythme des saisons et des rencontres. Parmi elles, « Astronomie dans les vignes » a séduit de nombreux participants : la soirée débute par une dégustation commentée dans l’un des cinq domaines viticoles de l’AOP Ajaccio avant de se prolonger sous les étoiles, à la découverte du ciel insulaire à travers un télescope. Autre proposition tout aussi singulière, « Un dimanche à l’oliveraie », imaginé avec l’artiste et productrice Diana Saliceti, plonge les visiteurs au cœur des oliveraies pour participer à la récolte et suivre pas-à-pas la fabrication d’une huile d’olive AOP, avant un spuntinu champêtre partagé entre convives et producteurs. Enfin, « Cuisiner à l’aiaccina avec Ghjulia » met à l’honneur la gastronomie ajaccienne dans une ambiance conviviale : le chef initie les participants aux recettes emblématiques de la mer et du terroir, renouant ainsi avec la tradition de la transmission culinaire. Ces expériences, limitées à douze participants, affichent complet à chaque session. « C’est une autre manière de voyager, plus intime, une façon de redécouvrir des savoir-faire et un art de vivre qui fondent notre identité », observe Valérie Alibelli. Ce qui nous réjouit, c’est que 50% du public est local. Les habitants redécouvrent leurs territoires, leurs producteurs, leurs traditions. »
Une économie de la rencontre
Cette démarche « à taille humaine » séduit aussi les agriculteurs. Pour Charlotte Lemonnier, du Domaine Comte Peraldi, l’agritourisme permet de « raconter autrement le métier, de créer du lien, de transmettre une passion ». Même satisfaction pour Lisa Yvon et Frédéric Cappaccini, hôtes du Domaine Cappa, qui voient dans cette diversification « une bouffée d’oxygène économique, mais surtout un moteur d’échanges avec le public ». Du côté institutionnel, la CAPA agit également pour structurer l’écosystème : drive fermier, espaces-tests agricoles, création d’une légumerie à Mezzana destinée à valoriser les productions locales et à alimenter les cantines du territoire, sentiers du patrimoine… « Tout converge vers une même ambition : ancrer le développement dans la durabilité et la solidarité », résume Cécile Bianchi.
Une vision commune du développement local
En filigrane, c’est tout un modèle de développement territorial qui se redessine. Le tourisme devient un outil au service du territoire, non l’inverse. « Notre rôle n’est pas d’imposer des formats, mais d’accompagner les volontaires », rappelle Nathalie Cau. L’OIT compte désormais plus de 370 partenaires, dont une trentaine très impliquée dans les démarches vertueuses –agriculteurs, hébergeurs, restaurateurs, artisans. Cette approche horizontale repose sur la co-construction. « On orchestre, on ne sélectionne pas », insiste Valérie Alibelli. Chaque acteur qui partage les valeurs d’authenticité, de durabilité et d’identité a sa place dans notre réseau. »
Un territoire qui se réinvente
Au terme de cette journée, un constat s’est imposé : l’agritourisme s’affirme désormais comme un axe structurant du développement local en Pays d’Ajaccio. Il ne s’agit plus d’une expérimentation marginale mais d’une véritable stratégie de territoire, capable de prolonger la saison, de consolider les revenus agricoles et d’offrir aux visiteurs une expérience fondée sur le partage et la proximité. « On parle souvent de valorisation du patrimoine, confiait une participante. Ici, il reprend vie à travers celles et ceux qui le cultivent. »
L’agritourisme corse avance avec la patience et la cohérence du territoire qui le porte. Il épouse le rythme des saisons, des paysages et des savoir-faire, loin des modèles standardisés. Dans les villages comme sur le littoral, il trace le chemin d’un tourisme de sens, où la découverte se nourrit autant de la rencontre que du goût des choses simples.
Mélissa Bacquère, ambassadrice du tourisme durable dans le Pays Ajaccien
Au sein de l’Office intercommunal de tourisme du Pays Ajaccien, Mélissa Bacquère incarne la nouvelle génération de professionnels engagés pour un tourisme plus responsable. Chargée de mission « tourisme durable et développement » depuis 2022, elle accompagne les acteurs du territoire – hôteliers, restaurateurs, gîtes, artisans – dans leur transition écologique.
Entre 2022 et 2024, sous son impulsion, 40 dossiers de subventions ont été déposés, générant plus de 800 000 € d’aides pour les entreprises locales. Le Fonds Tourisme Durable, aujourd’hui clos, a permis de financer des projets concrets : travaux d’isolation, optimisation de la consommation d’eau, valorisation des circuits courts, installation d’équipements économes en énergie… Autant d’initiatives qui ont posé les bases d’un nouveau modèle de développement touristique.
Mais la démarche ne s’est pas arrêtée là. Depuis la fin du dispositif national, Mélissa Bacquère poursuit le mouvement autour de nouvelles dynamiques locales. L’OIT poursuit sa démarche d’accompagnement vers la transition écologique, toujours en partenariat avec l’ADEME, et renseigne sur l’ensemble des dispositifs existants en région Corse. Ensemble, ils visent à renforcer la sensibilisation, la gestion durable des sites naturels et la montée en compétence des professionnels.
« Le tourisme durable, ce n’est pas une contrainte, c’est une chance : celle de valoriser la Corse autrement, avec plus de sens et de respect », résume-t-elle.
Dans un contexte où les visiteurs recherchent authenticité et responsabilité, l’engagement de Mélissa Bacquère et de l’OIT du Pays Ajaccien positionne le territoire comme un laboratoire insulaire du tourisme de demain – plus équilibré, plus sobre, et toujours profondément ancré dans son identité. C’est ainsi que le défend et le construit l’OIT du Pays d’Ajaccio avec son réseau partenaires.
Entretien avec Christelle Combette, présidente de l’Office Intercommunal de Tourisme du Pays Ajaccien
Du tourisme d’accueil au tourisme de sens : la vision du Pays d’Ajaccio
En six ans, le Pays d’Ajaccio a profondément transformé son modèle touristique. Portée par une vision collective et durable, cette mutation a fait du territoire une référence en matière d’innovation, d’authenticité et de responsabilité. Christelle Combette, présidente de l’Office Intercommunal de Tourisme du Pays Ajaccien (OIT), revient sur les grandes étapes de cette évolution et partage sa vision pour l’avenir.
Comment résumeriez-vous l’esprit de cette mandature ? Qu’est-ce qui, selon vous, symbolise le mieux cette transformation ?
L’esprit de cette mandature, c’est celui d’une transformation profonde, mais surtout collective. Nous avons voulu faire du tourisme un véritable projet de société, pas une simple activité économique saisonnière. Le symbole fort, c’est cette idée d’un tourisme « au service du territoire » : plus responsable, plus ancré dans notre identité, et plus bénéfique pour tous. Aujourd’hui, le Pays d’Ajaccio ne se contente plus d’accueillir des visiteurs, il leur fait vivre une expérience authentique, pensée avec et pour les habitants. Notre Office Intercommunal de Tourisme joue un rôle inédit : il est désormais le pivot du développement touristique territorial, à la fois concepteur de stratégie, de contenus de séjours, assembleur d’expériences, faiseur d’événements, acteur commercial, animateur et apporteur d’affaires du réseau économique.
Vous avez fait de l’identité locale un pilier du développement touristique. Comment parvient-on à valoriser le patrimoine, la culture et les savoir-faire sans tomber dans une forme de « folklorisation » de l’identité corse ?
L’enjeu n’est pas seulement de montrer ce que nous sommes, mais de le faire vivre avec authenticité. Valoriser notre identité, notre patrimoine, nos savoir-faire et nos traditions, sans tomber dans le folklore artificiel, c’est proposer aux visiteurs une expérience vraie, où ils rencontrent des hommes et des femmes qui font vivre la Corse au quotidien. Cela passe par des rencontres avec les artisans lors de nos programmations « À chacun sa saison », des circuits de « slow tourisme », ainsi que nos « expériences exclusives » : des moments uniques permettant de découvrir le territoire autrement, de manière privilégiée et personnalisée. L’objectif est que chaque visiteur reparte non seulement avec des souvenirs, mais avec une véritable compréhension et appréciation de notre culture et de notre art de vivre.
Votre bilan insiste sur la coconstruction avec les acteurs du territoire. Qu’est-ce qui a changé dans la relation entre l’Office intercommunal du tourisme, les professionnels et les habitants depuis 2020 ?
Depuis 2020, la relation entre l’Office, les professionnels et les habitants s’est profondément transformée. Nous avons construit une véritable communauté de projet. La coconstruction n’est plus un mot, c’est une méthode de travail : conventions avec les acteurs du secteur et nos 400 partenaires, « cafés numériques » pour partager les compétences, accompagnement individualisé… Tout le monde avance dans la même direction. Cette intelligence collective a fait de l’OIT un pivot économique reconnu, au service du réseau local.
Le Pays d’Ajaccio a été pionnier en matière de régulation des meublés touristiques. Cette politique a-t-elle permis d’apaiser les tensions entre logement permanent et hébergement touristique ? Quels enseignements en tirez-vous ?
L’essor des plateformes de location de meublés touristiques a profondément bouleversé notre marché local. Avec le Président-Maire Stéphane Sbraggia, nous avons pris la responsabilité politique de défendre une approche équilibrée, qui protège l’habitat permanent tout en permettant un développement raisonné de l’hébergement collaboratif. C’est dans cet esprit que nous avons mis en place une délibération municipale ambitieuse, encadrant les meublés touristiques afin de garantir une concurrence loyale avec nos partenaires de l’hôtellerie traditionnelle tout en préservant la mixité résidentielle. L’information et l’accompagnement des loueurs ont été essentiels pour les aider à se conformer aux nouvelles règles. Grâce à cette politique, l’OIT s’est affirmé comme interlocuteur de référence pour un marché régulé et durable. Les résultats sont concrets : par exemple, les montants collectés au titre de la taxe de séjour ont doublé (+100%) entre 2021 et 2024, montrant que régulation et performance économique peuvent aller de pair. Cette action démontre qu’un tourisme bien pensé peut être au service du territoire, et non au détriment de ceux qui y vivent.
L’OIT a développé des outils numériques puissants : marketplace, billetterie en ligne, observatoire de la data touristique. Comment ces innovations ont-elles changé la manière de piloter la stratégie touristique ? Et quels sont les prochains défis sur le plan digital ?
Le digital et la data ont complètement transformé notre manière de piloter la stratégie touristique. Grâce à la marketplace, à la billetterie en ligne et à notre observatoire interne, nous pouvons suivre en temps réel les tendances, analyser le comportement des visiteurs et ajuster nos actions avec précision. Les résultats sont très concrets : entre 2021 et 2025, nous avons enregistré +100% de visiteurs à l’OIT, +120% d’audience sur notre site web, +90% d’abonnés sur nos réseaux sociaux, et une croissance spectaculaire de 669% sur la billetterie en ligne et +144% pour les visites guidées. Ces outils nous permettent d’être plus efficaces dans nos campagnes, de mieux connaître nos clientèles, leurs attentes et d’accompagner nos partenaires dans leurs ventes et leur visibilité. Les prochains défis consistent à aller encore plus loin dans l’exploitation des données, à renforcer l’innovation digitale et à développer des services numériques encore plus performants pour l’ensemble de notre réseau.
Avec la charte du tourisme durable, les « éco-partenaires » et la convention ADEME, le territoire s’est engagé dans la transition écologique. Quels résultats concrets observez-vous aujourd’hui, et comment continuer à concilier attractivité et sobriété ?
Le tourisme durable n’est plus un slogan chez nous, c’est une réalité. Grâce à la charte, au macaron « Éco-partenaire » et à la convention avec l’ADEME, nous avons accompagné plus d’une centaine de professionnels dans leur transition écologique, avec près de 800 000 euros de subventions mobilisées. On observe de vraies évolutions : réduction des consommations, montée en compétence, diversification des offres autour du « slow tourisme » et de l’agritourisme. L’objectif, c’est de rester attractifs tout en restant sobres – et cela passe par la formation, la sensibilisation, et la fierté de faire autrement.
Vous évoquez une hausse spectaculaire du chiffre d’affaires de la billetterie, du City Pass, et une réduction de la contribution publique à 20% du budget. Comment garantir que cette performance économique bénéficie réellement à l’ensemble du tissu local, y compris aux plus petites structures ?
Ce qui me rend fière, c’est que la performance économique profite réellement à l’ensemble du tissu local. La billetterie en ligne, le City Pass et notre marketplace créent une véritable valeur partagée, et l’OIT agit comme apporteur d’affaires pour tous les professionnels, grands comme petits. Notre budget a été multiplié par trois depuis 2016 avec un modèle sain et équilibré. Notre objectif reste le même : irriguer toutes les filières – de la restauration à l’artisanat – et faire en sorte que la prospérité touristique soit véritablement collective et bénéfique pour tout le territoire.
En regardant vers 2026 et au-delà – avec le Schéma de Développement et d’Aménagement Touristique et les nouveaux labels visés – quelle est votre ambition pour la prochaine étape ? Que manque-t-il encore pour faire du Pays d’Ajaccio une destination « d’excellence » reconnue au niveau national ?
L’ambition de la CAPA et de son Office de Tourisme est de confirmer le Pays d’Ajaccio comme une destination d’excellence, durable et inspirante. Avec le Schéma de Développement et d’Aménagement Touristique, nous allons donner une dimension d’aménagement du territoire à notre stratégie de développement économique autour de l’activité du « séjour ». Et nous visons de nouveaux labels et certifications – Qualiopi, Catégorie 1, Destination d’excellence – pour reconnaître ce travail de fond. Ce qu’il nous reste à faire ? Continuer à innover, à investir dans le digital, à accompagner nos partenaires, et surtout à préserver ce qui fait notre force : une identité vivante et un sens collectif exceptionnel.
« Notre objectif est clair : faire du Pays d’Ajaccio une destination d’excellence, où le tourisme rime avec authenticité, responsabilité et innovation, pour que chacun, habitants comme visiteurs, y trouve sa place.




