Vendredi 10 octobre, le chantier du futur pôle d’échanges multimodal de Mezzana a ouvert ses portes à une centaine de collégiens dans le cadre de l’opération nationale « Les Coulisses du Bâtiment », organisée par la Fédération du BTP de Corse-du-Sud. Une occasion rare pour les jeunes de découvrir de l’intérieur un chantier emblématique du territoire ajaccien et d’échanger avec celles et ceux qui bâtissent la Corse de demain.
Découvrir le bâtiment autrement
Initiée par la Fédération Française du Bâtiment (FFB), cette opération permet chaque année à des milliers d’élèves de visiter des chantiers habituellement fermés au public. À Mezzana, les élèves ont pu observer concrètement comment se construit un bâtiment et rencontrer des professionnels fiers de leur métier. « Le but est de présenter les différents métiers aux collégiens, de leur permettre d’échanger avec des hommes et des femmes bâtisseurs, et de leur montrer toute la diversité des compétences nécessaires à la construction », explique Corinne Bernardini, présidente de la Fédération du BTP de Corse-du-Sud.
Un projet structurant pour la CAPA
Guidés par Paula Santoni directrice de projet pour la SPL Ametarra, les visiteurs ont découvert les ambitions du pôle d’échanges multimodal de Mezzana : un projet à la fois écologique, économique et social. Pensé comme un véritable nœud de mobilité, le site permettra de connecter les différents modes de transport (train, bus, voitures, mobilités douces) et de réduire l’usage de la voiture individuelle. « L’objectif est de permettre aux habitants et visiteurs de se défaire de leur voiture pour emprunter des modes de transport plus vertueux », souligne Paula.
Mais le projet va bien au-delà de la mobilité. Il abritera également une agropole intégrant une légumerie, un espace de services aux entreprises (coworking, salles de réunion) et une halle événementielle. Un lieu pensé pour favoriser les circuits courts, soutenir les producteurs locaux et animer la vie économique du territoire.
Transmettre la fierté de bâtir
En parcourant le chantier, les collégiens ont pu mesurer la complexité et la richesse du secteur du bâtiment : ingénierie, maçonnerie, architecture, électricité, gestion de projet, environnement… « Ce n’est pas une autre image du bâtiment qu’on veut donner, c’est la vraie image », insiste Corinne. « Un secteur essentiel à la vie quotidienne, innovant, durable et porteur d’avenir. »
Pour la Fédération du BTP de Corse-du-Sud, cette initiative est une manière concrète de susciter des vocations dans un secteur en tension, où les besoins en main-d’œuvre qualifiée restent importants. Chaque année, plus de 250 chantiers et ateliers sont ouverts à travers la France, accueillant des milliers de jeunes curieux de découvrir les métiers de la construction.
Un rendez-vous citoyen et pédagogique
Encadrées dans le respect des règles de sécurité, ces visites gratuites permettent aux élèves d’explorer un univers souvent méconnu et de comprendre le rôle fondamental du bâtiment dans l’aménagement du territoire. Entre démonstrations, échanges et découvertes, la journée s’est clôturée sur une note d’enthousiasme : celle d’un secteur qui bâtit non seulement des murs, mais aussi des passerelles entre les générations.
Paroles de collégiens
Lina, 14 ans, collège de Vico : « Je ne pensais pas qu’il y avait autant de métiers différents sur un chantier ! On a parlé avec l’architecte, c’était impressionnant de voir comment tout s’organise. »
Théo, 13 ans, collège de Vico : « J’aime bien les trucs concrets, et là on voit vraiment à quoi ça sert ce qu’on apprend en maths ou en technologie. Peut-être que je ferai un métier du bâtiment plus tard. »
Sarah, 15 ans, collège du Stiletto : « J’imaginais le bâtiment comme un métier “pour les garçons”, mais j’ai vu qu’il y a aussi des femmes ingénieures, architectes ou conductrices de travaux. Ça m’a donné envie de m’y intéresser. »
Kévin, 14 ans, collège du Stiletto : « Ce qui m’a le plus marqué, c’est que le projet sert à faire circuler moins de voitures. On voit que le bâtiment, c’est aussi pour l’écologie. »
Nora, 13 ans, collège du Stiletto : « La légumerie, je ne savais même pas que ça existait. C’est bien de voir qu’on peut construire des lieux qui servent aussi à manger local et à aider les agriculteurs. »
Enzo, 15 ans, collège de Vico : « Quand on voit le chantier de près, on comprend tout le travail qu’il y a derrière un bâtiment. C’est un peu comme une grande équipe qui construit ensemble. »
Mila, 14 ans, collège de Vico : « J’ai aimé poser des questions aux professionnels, ils étaient passionnés. On sent qu’ils aiment ce qu’ils font. Ça donne envie de trouver un métier où on est aussi fier. »