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La Roue de Secours

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L’entraide et l’écocitoyenneté comme moteurs

Et si, au lieu de jeter, on donnait une seconde vie à notre mobilier ou à nos vêtements ? Pleinement engagée dans le concept d’économie circulaire, l’association La Roue de Secours a vu le jour, sur la commune de Santa-Lucia-di-Moriani. À travers sa démarche, elle contribue à l’allongement de la durée d’usage par le consommateur de nombreux objets, destinés au rebut ou inutilisés. Objectif : les remettre en état et favoriser leur réemploi, dans le cadre d’une commercialisation à petits prix, s’adressant aux publics en situation de difficultés… 

Par Petru Altiani

« Ne jetez plus, ne jetez rien, appelez-nous, on se déplace » peut-on lire sur le fourgon de La Roue de Secours. Stationné face à sa boutique solidaire, aux abords de la RN193, à Santa-Lucia-di-Moriani, celui-ci est un outil indispensable au fonctionnement de cette association portée sur les fonts baptismaux voilà sept ans.

Ce qui a incité Josy et Christian Doux, et une poignée de bénévoles, à sauter le pas, c’est avant tout la volonté commune de s’engager en faveur de l’entraide sociale et de l’écocitoyenneté.

« De nos jours, beaucoup de choses sont jetées à la poubelle sans trop réfléchir », explique Josy Doux. Jetées à la poubelle ou en bord de route comme en pleine nature. Il faut arrêter de polluer et de balancer n’importe quoin’importe où. »

Une seconde vie aux objets

« J’avais pu en faire le constat en pratiquant le vide-grenier. J’ai toujours aimé chiner et le contact avec les gens », ajoute Josy Doux. Étant au chômage, il m’arrivait également de faire de la récup’. Il est, à mon sens, possible d’offrir une seconde vie à un objet plutôt que de le détruire. Qu’il s’agisse de meubles ou d’autres matériaux, ils peuvent être vendus, donnés ou transformés. »

C’est tout le principe de l’économie circulaire qui se résume en un « système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits, vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien-être des individus ». 

Pour Josy Doux, « il s’agit de ne rien gaspiller et de ne rien polluer. Chaque produit doit pouvoir être réutilisé ou recyclé avant destruction finale ». L’action de La Roue de Secours s’inscrit pleinement dans cette philosophie. « Certains ont le réflexe de nous appeler pour faire un don à l’association d’objets ou de vêtements. »

« Du fait de la pandémie de Covid-19, on sollicite d’abord l’envoi de photographies de ce qu’il y a potentiellement à récupérer. »

« On se déplace de Santa-Lucia-di-Moriani vers Bastia ou vers Ghisonaccia. Il nous arrive parfois même de nous rendre jusqu’à Porto-Vecchio. »

« Nous récupérons des vêtements, des chaussures, du mobilier, de l’électroménager, des objets de décoration, de la vaisselle, tout ce qui est puériculture ainsi que des jouets… »

« On charge le fourgon, on procède ensuite à un tri de ce qui est en bon état ou qui doit faire l’objet d’une éventuelle restauration, on nettoie, et enfin on met en rayon à la vente à petits prix. »

« On valorise les objets, on leur donne vraiment une deuxième, voire une troisième vie. »

La plus grande friperie de Haute-Corse

La Covid-19 a fortement impacté l’activité de l’association qui emploie par ailleurs deux salariés.

« Nous avions plusieurs bénévoles et, eu égard au contexte sanitaire, il est à présent beaucoup plus difficile de mobiliser les troupes. Pareil pour les dons, les prises de contact et les rencontres sont automatiquement moins fréquentes qu’autrefois », souligne Josy Doux.En revanche, les besoins des personnes en difficultés sont quant à eux en augmentation. Les retraités, les étudiants, mais pas seulement. Avec la crise, il y a les nouveaux pauvres », déplore la dynamique directrice de l’association La Roue de Secours. 

« Ces gens-là travaillent, payent leurs charges et n’ont plus rien à la fin du mois. Ils ne rentrent pas dans les cases pour bénéficier d’aides. Ils sont plusieurs à avoir recours à nos services, en particulier pour se vêtir. De même, nous avons accueilli dans notre boutique solidaire des travailleurs saisonniers, pendant l’été mais aussi cet hiver ; certains venus pour la récolte des clémentines. »

La Roue de Secours propose dans son échoppe un large choix de vêtements. « On a essayé de créer la plus grande friperie de Haute-Corse. Je pense qu’on n’en est pas loin, en tout cas. 95% des vêtements sont à 1 euro. Pas tachés, pas troués, dans le respect et la dignité de tout un chacun », indique encore Josy Doux.

Cultiver la solidarité au quotidien

Outre les dons et récupérations chez les particuliers, l’association peut compter sur des partenariats avec quelques enseignes qui lui mettent à disposition leurs invendus. « Et nous leur renouvelons tous nos remerciements pour ce précieux soutien », dit-elle.

« On a le droit d’établir un rescrit fiscal avec lequel ces entreprises vont pouvoir défiscaliser le montant du don à hauteur de 60%. Pour les particuliers, le don aux organismes d’intérêt général comme les associations ou les fondations reconnues d’utilité publique donnent droit à une réduction d’impôt sur le revenu équivalente à 66% du total des versements. »

La Roue de Secours ne bénéficie à ce jour d’aucune aide publique. « Notre structure est non-subventionnée, 100% autonome… », précise Josy Doux.

Pour 2021, l’équipe a à cœur de maintenir le cap, « bien que cela soit compliqué dans la conjoncture actuelle ».

« Nous étions à la base trois salariés et espérons pouvoir retrouver cet effectif dès que possible. Nous espérons aussi le retour de nos bénévoles freinés, dans leur engagement, par la pandémie de Covid-19. Nous en profitons pour les remercier chaleureusement de participer à cette belle aventure dont la portée sociale et écologiste trouve toute sa pertinence et son utilité dans le monde d’aujourd’hui. »

« Trouver d’autres partenaires figurent également parmi nos priorités. Sachant que nous sommes nous-mêmes partenaires d’autres associations, œuvrant notamment dans la protection animale. Cela se traduit par des aides financières que nous pouvons leur accorder mais aussi des dons de couvertures. »

« On essaye de cultiver la solidarité au quotidien », conclut Josy Doux. C’est aussi cela l’économie circulaire : la création de boucles de valeurs positives ! Pour changer la donne et éviter, autant que faire se peut, de tourner en rond…

Association La Roue de Secours :

Contacts : 06 11 17 62 46 / larouedesecours@orange.fr

exergue si besoin 

« Il faut arrêter de polluer et de balancer n’importe quoin’importe où. D’autant que certains objets sont réutilisables, en nécessitant peu ou pas de réparation. »

Josy Doux, directrice de l’association La Roue de Secours

Exergue si besoin 

« On a essayé de créer la plus grande friperie de Haute-Corse. Je pense qu’on n’en est pas loin, en tout cas. 95% des vêtements sont à 1 euro. Pas tachés, pas troués, dans le respect et la dignité de tout un chacun. »

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