Libre comme l’air
À la unePar Nathalie Coulon
Libre comme l’air, oui…
Et si nous nous rendions à l’évidence que nous vivons en mode air comprimé: vous permettez, qu’allons-nous nous souhaiter pour cette nouvelle année? De vivre mieux, de vivre libre, d’essayer, du moins de vivre libre et en paix et pendant que nous aurions droit tout le mois de janvier de nous souhaiter: «Pace è Salute» la paix et la santé, nous devrions nous en persuader. Il y a bien des méthodes pour cela. Bien entendu dans un pays en paix comme le
nôtre. Effectivement un pays qui traverse une crise sociale extrême et ô combien déplorable mais un pays en paix, Dieu merci (oui j’assume le Dieu merci dans cet état laïc, ici c’est culturel plus que religieux de ponctuer ses phrases de toutes sortes de locutions faisant référence à la religion, je les appelle mes bondieuseries) un pays en paix est un pays qui ne connaît pas la guerre. En mettant de côté, les choses bien fondées pour rééquilibrer la notion de paix, nous allons rajouter une dose de spiritualité qui manque tant à la rudesse actuelle.
Nous allons méditer peut-être pour vivre en paix. Depuis des siècles, la spiritualité orientale invite à se mettre en retrait du monde et à méditer. Il y a environ 50 ans, l’Occident a emboîté le pas avec le mouvement hippie. Aujourd’hui, la méditation de pleine conscience est devenue un phénomène de société. Ce prodigieux remède aux maux de la vie trépidante ne devient-il pas, pour celles et ceux qui ont du
mal à y accéder et à la longue, un principe irritant ? Et si on apprenait un peu à se foutre la paix : Faire un peu ce que l’on veut, quand on veut, au rythme que l’on veut et surtout comme on peut!
Vivre libre: est-ce faire ce que vous voulez? Être délivré de toute contrainte, ne pas être dépendant des autres, choisir et décider par vous-mêmes ?
Mais ne dépendre de personne et n’obéir à aucune loi, suffit-il à vous rendre libre ? Pour piqûre de rappel, «la liberté consiste
à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » (Article 4 de la Déclaration des droits de l’homme).
Vivre libre serait-il un pléonasme, un peu non ?
La faute à qui? à la météo? au collectif? à la politique? au climat social? Toutes ces conjonctures insupportables mais bien commodes pour se trouver des excuses.
Si c’est pas ma faute, c’est de la leur.
Il nous faudrait un tiercé gagnant pour sortir des croyances, de l’éducation, des modèles, des diktats.
Bref, nous vivons sous air comprimé, n’est- cepas?
Alors comme chaque année après les sempiternels vœux de bonne résolution, je vous offre ce petit bout de poème, il n’a pas pris une ride depuis.
« Vivez si m’en croyez, n’attendez à demain. Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie» Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène, 1578