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Soutien économique: L’Adec et l’ATC à l’unisson

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Les présidents de ces deux agences ont initié une rencontre avec les représentants du monde économique insulaire. À l’ordre du jour, réalités et perspectives de la situation. Un rendez-vous notamment programmé en regard des grandes inquiétudes des socioprofessionnels qui parlent ouvertement de crise majeure.

Par Jean Poletti

L’analyse est par ailleurs confortée par les tribunaux de commerce qui évoquent les risques d’un « point de non retour. » Alex Vinciguerra, sans s’inscrire en faux sur de telles craintes des professionnels des principaux secteurs d’activité, souhaita cependant les relativiser. Et de puiser dans les chiffres de la Banque de France et de l’Insee tendant à conclure à une certaine stabilité économique. Confronté à ces analyses à ses yeux contrastées, il s’autorise à dire en toute logique que « la vérité est sans doute entre les deux. » Pour autant, il ne demeurera nullement passif si les sombres prédictions devaient prégnante réalité. En toute hypothèse nul ne peut tenir comme nuls et non avenus des cris d’alarme émanant du Bâtiment et Travaux publics. Nombre de responsables affirment que leurs carnets de commande sont réduits à leur simple expression. Les permis de construire individuels se raréfient et les grands chantiers jouent l’Arlésienne. En incidence, si un marché d’État survenait par extraordinaire, certains rechigneraient à soumissionner craignant d’être payés avec un retard trop important.

Faire autant avec moins

Alex Vinciguerra stipule qu’en regard des contraintes budgétaires la région ne pourra sans doute pas persévérer au même niveau d’investissement. Des difficultés encore accrues par un enchevêtrement de règlementations et lois à l’image de celles baptisées Alur ou Zan. Pour autant, si à l’impossible nul n’est tenu, la collectivité « mettra un point d’honneur à accompagner les entreprises ». Sans l’ombre d’une réticence il affirme « qu’en collaboration avec l’agence d’aménagement et d’urbanisme sera mis en œuvre un panel de démarches afin de rénover cinquante mille logements ». Et d’ajouter dans un souci pragmatique : « Grâce à la programmation pluriannuelle de l’énergie nous allons contribuer à réorienter les entreprises du bâtiment vers la rénovation. »

Voilà situation qui met en exergue l’un des aspects du changement d’envergure de l’économie. Une mutation que ne réfutent pas les professionnels. Réclamant cependant, pour ne pas sombrer, d’être aidés et accompagnés par la Collectivité de Corse. Comme en écho, Alex Vinciguerra rétorqua avec empathie : « Concentrons-nous à court terme sur des sujets que nous pourrions améliorer tels des instruments financiers et la transmission. Ensuite dans le cadre du processus d’autonomie, il s’agira de voir comment règlementer en Corse différemment que sur le continent. Enfin, il conviendra de prendre en compte les nombreuses idées qui jalonnèrent cette rencontre. »

Para-commercialisme à l’index

Sans verser dans l’exhaustivité, celle d’un protectionnisme intelligent devrait faire son chemin. Tout comme celle de règlementer certaines professions. Pourquoi ? « Afin d’équilibrer un marché qui n’est pas extensible à l’infini et la multiplication d’acteurs. »

De son côté Angèle Bastiani affirme qu’arrivées en hausse de trois pour cent et l’augmentation du nombre de nuitées « témoignent que la Corse est toujours une destination attractive ».En contrepoint, les professionnels du tourisme affirment que leur activité subit une forte baisse. Et de cibler dans leurs multiples déconvenues les locations dites sauvages, s’apparentant désormais à une concurrence illicite. Parfois au profit exclusif de personnes qui ne résident pas dans l’île. Ou de sociétés ayant leurs sièges dans l’Hexagone voire l’étranger. Chi fà ? Une réunion est prévue début décembre avec les maires, les représentants d’intercommunalités afin de lutter contre le para-commercialisme.

Piliers essentiels

Cette épineuse problématique n’est nullement isolée. Tant s’en faut. Chacun sait que le tourisme et le bâtiment sont les deux piliers majeurs qui fondent le produit intérieur brut. Qu’ils se trouvent dans la tourmente équivaudrait à faire s’effondrer l’ensemble de l’édifice. De cela chacun en est convaincu. Ou devrait l’être. Car nul n’ignore que l’industrie touristique en bonne santé est source de retombées financières qui ruissellent sur maintes corporations. Et quand le bâtiment va, tout va…

Hasard du calendrier, quelques jours après cette rencontre Le Canard Enchaîné ciblait Alex Vinciguerra : « L’élu le mieux rémunéré de France est un nationaliste corse. » Mis en cause, ce dernier réfutait aussitôt le montant de ses émoluments avancés par l’hebdomadaire satirique. Se disait droit dans ses bottes et dénonçait « une campagne d’intense dénigrement ». Il martelait qu’un tel article, qu’il qualifie en substance aux lisières de la partialité et de la tromperie, pouvait susciter l’émotion dans un contexte de précarité et de difficultés économiques et sociales. Pour autant, il persiste et signe « J’ai respecté non seulement les textes mais aussi l’éthique que requiert l’engagement au service de l’intérêt général. »

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