SANKA : une marque, un repère

Il y a des marques qui suivent les tendances, d’autres qui racontent une histoire. Et puis il y a SANKA. Une marque née d’une envie viscérale, celle d’Anto Moretti, fonctionnaire hospitalier à Ajaccio, passionné de musique, de textile et d’esthétique. À l’opposé des circuits classiques, SANKA revendique l’indépendance, la lenteur et la sincérité.

Par Anne-Catherine Mendez

Créée en 2024, SANKA n’est pas un simple label vestimentaire. C’est un projet de vie, un prolongement de l’âme de son fondateur. Anto le dit sans détour : « Je ne veux pas vendre du vêtement pour vendre. Je veux proposer quelque chose de juste, d’intemporel, de soigné. Je veux que les gens trouvent dans SANKA un repère. »

L’élégance de la sobriété

SANKA, ce sont des t-shirts épais, des sweats bien coupés, des casquettes structurées, des polos discrets mais racés, des shorts de bain qui tiennent la vague. Des pièces pensées pour les hommes, mais que chacun peut s’approprier, au-delà du genre ou des étiquettes. Le vestiaire est sobre, sans excès ni fioriture, mais avec une exigence textile assumée. Tout est fabriqué au Portugal, en séries limitées, dans un esprit responsable. Anto a banni le blanc de ses collections – « le vide, le néant », dit-il – pour ne conserver que des teintes profondes, dont le noir, omniprésent, qu’il considère comme une déclaration d’élégance intemporelle.

Une marque qui s’écoute

Particularité forte de SANKA : sa dimension musicale. À chaque collection correspond une ambiance sonore. Un album sort en même temps que la ligne textile, composé par Anto lui-même. Jazz, soul, house, instrumental… les titres, diffusés mensuellement, créent un univers immersif et sensoriel autour de la marque. « Je compose avec les sons comme avec les tissus », explique-t-il. Chaque morceau est une vibration. Une émotion. C’est une autre manière de porter le vêtement. » Ainsi, la mode devient une expérience complète, une atmosphère, une identité à part entière.

Une démarche sincère et indépendante

Sans investisseur, sans fonds extérieurs, Anto a tout financé seul. Il a choisi ses matières, ses fournisseurs, dessiné son logo – un singe au regard vif, clin d’œil à sa naissance. Cette silhouette incarne la présence silencieuse, l’instinct maîtrisé, la force tranquille. Le singe ne s’agite pas : il observe. Le cercle orange agit comme un repère visuel. Ensemble, ils expriment ce que SANKA cherche à transmettre : une identité forte, ancrée, mais discrète. Une marque qui ne crie pas. Une marque qui reste. Le nom SANKA ? Celui de sa chienne, adoptée en 2020. L’empreinte affective est partout, dans chaque étiquette, chaque détail, chaque photo de campagne. Les pièces sont vendues uniquement en ligne, dans une logique de maîtrise et de proximité. Les prix, abordables, démarrent à 59 euros, toujours livrés dans un pochon en coton, pour garder le geste soigné, même dans l’emballage.

Une marque insulaire au regard ouvert

Anto n’a pas cherché à capitaliser sur son insularité, mais il y reste profondément attaché. « Je suis né ici, je vis ici. Mon esthétique, mon rythme, mes choix viennent d’ici. Même quand je vends ailleurs, je veux que ça se sente. » Il envisage d’ouvrir SANKA à d’autres régions, mais sans jamais trahir son point d’origine : la Corse, ses contrastes, sa lumière, sa liberté.

Avec SANKA, Anto Moretti fait bien plus que lancer une marque. Il propose un espace. Un style de vie. Une respiration. Une vision apaisée et exigeante de la création, loin des artifices. Une invitation à porter du sens, de l’âme et un peu de musique… sur soi.

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