L’annonce de l’instauration de cours de lutte contre la mafia dans les collèges et lycées de l’Académie de Corse ne laisse pas indifférent. Selon un sondage réalisé auprès d’un échantillon représentatif de la population, l’opinion publique apparaît très partagée.
Une majorité sceptique
À la question de savoir si ces cours constituent une bonne initiative, seuls 39% des sondés répondent positivement, quand 58% jugent qu’il ne s’agit pas d’une mesure opportune. Le camp du « non » se montre même particulièrement affirmé : 16% estiment que ce n’est « pas du tout » une bonne idée.
Un impact jugé très limité
Le doute est encore plus marqué lorsqu’il s’agit d’évaluer l’efficacité attendue de ces cours. Plus d’une personne sur deux (53%) pense qu’ils n’auront aucun impact sur les jeunes générations, et 40% n’y voient au mieux qu’un effet limité. Seuls 4% croient à une influence significative.
La crédibilité des intervenants en question
En revanche, lorsqu’on interroge sur la manière de rendre ces cours pertinents, les avis sont plus nuancés. Pour 28% des sondés, ce sont les magistrats ou policiers qui devraient intervenir en priorité, suivis de près par les témoins ou victimes du crime organisé (25%). Viennent ensuite les associations spécialisées (21%) et les enseignants seuls (20%). Des réponses qui pointent la nécessité d’un effort collectif et partagé, au cœur même de la démarche du rectorat.
Une défiance révélatrice
Au final, ces résultats traduisent une certaine défiance de la population corse vis-à-vis de l’initiative. L’idée d’enseigner la lutte contre la mafia à l’école n’est pas rejetée par principe, mais la majorité doute de sa capacité à peser concrètement sur l’avenir des jeunes. Un signal clair : pour être acceptée, la démarche devra convaincre de sa pertinence et surtout de son efficacité. Seul le temps permettra d’en juger alors autant commencer sans tarder.
Sondage Exclusif Paroles de Corse – Opinion of Corsica – C2C Corse Toute reprise totale ou partielle doit impérativement utiliser la mention complète. Étude réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 505 habitants de Corse âgés de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de département de résidence. Pour cette taille d’échantillon, la marge d’incertitude est de 3 à 5 points.